Contexte territorial

Une enquête menée par le Syndicat intercommunal du Grand Nouméa (SIGN), en partenariat avec l’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE), indique que le parc automobile calédonien est en forte croissance.
Une dépendance à la voiture coûteuse en temps
Dans l’agglomération du Grand Nouméa, un habitant sur sept est contraint à plus de deux heures de transport quotidien. Les ménages ont massivement recours à la voiture, tandis que les transports collectifs sont essentiellement utilisés par des clients « captifs » c’est-à-dire qui n’ont pas d’autre alternative. Plus on s’éloigne du centre de l’agglomération, plus les ménages sont motorisés, tandis que le covoiturage est davantage pratiqué qu’en métropole, même s’il reste essentiellement familial.
Augmentation du parc de véhicules et congestion urbaine
Environ 15 000 véhicules neufs sont immatriculés chaque année en Nouvelle-Calédonie soit deux fois plus qu’en 2000. Cette croissance du parc induit une augmentation du trafic routier et une saturation régulière des voies d’accès à la ville de Nouméa qui concentre 80 % des emplois et des déplacements de l’agglomération.
Malgré les efforts consentis par les collectivités pour améliorer la qualité des infrastructures routières, on constate qu’en 10 ans la part des immatriculations de 4x4 et pick-up a triplé (source : Direction des infrastructures, de la topographie et des transports terrestres [DITTT]/Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie de la Nouvelle-Calédonie [DIMENC]). Ceci tendrait à démontrer que le recours à ce type de véhicules – forts consommateurs de carburant et émetteurs de CO2 – n’est pas dépendant de la qualité du réseau routier, mais plutôt d’un certain mode de vie calédonien.
L’accès à la mobilité pour tous : un enjeu économique et social
La moitié des adultes du Grand Nouméa ne dispose pas d’un véhicule tandis qu’un automobiliste passe en moyenne 74 min par jour dans son véhicule. Ces problématiques quotidiennes impactent directement l’accès à l’emploi, à l’école, aux loisirs, les échanges entre les quartiers ou communes ainsi que la compétitivité des entreprises.
Les transports de marchandises concernent aussi particulièrement la Nouvelle-Calédonie, en effet son dynamisme économique génère un trafic routier dont l’impact environnemental est important.
La mobilité devient donc un véritable enjeu en termes économiques et sociaux pour l’attractivité du territoire.
Quelques définitions
Le Carapatte ou pédibus
C’est un mode de ramassage scolaire, visant à limiter l’utilisation de la voiture particulière et/ou à sécuriser les trajets piétonniers des enfants sur les trajets domicile-école. Il consiste à convoyer de façon quotidienne les enfants sur le trajet domicile-école. Encadrés par des parents, les enfants d’un quartier se déplacent à pied. Les groupes d’enfants se forment à des endroits déterminés et à des horaires précis. Plusieurs lignes peuvent desservir la même école.
Le covoiturage
Il consiste à optimiser le transport en voiture et vise à mettre en relation des individus effectuant tout ou partie d’un trajet qu’ils effectuaient jusque là seuls. Ce système permet de diminuer le nombre de voitures en circulation pour un même déplacement. Dans le cadre d’un covoiturage, les trajets peuvent être de tous types : domicile-travail, domicile-étude, longue distance, loisirs.
Déplacement
Unité de mesure de la mobilité quotidienne. Un déplacement est caractérisé par une origine et une destination, un motif (école, achats, travail, etc.), une durée, un ou plusieurs mode(s) de transport. Un aller-retour vaut deux déplacements.
Écomobilité
Encore appelée mobilité durable ou altermobilité, l’écomobilité est l’étude puis la mise en place, sur un territoire, des modes de transports les moins polluants (marche à pied, vélos, transports en commun, covoiturage…). La voiture individuelle est, par conséquent, la dernière solution envisagée lorsque les autres modes ne sont pas utilisables.
Mobilité
Modes de transport qui constituent une alternative à l’utilisation de modes de transport motorisés individuels (auto en solo et deux-roues motorisés). Exemples de modes alternatifs : modes doux (marche, vélo, rollers…), transports collectifs (train, bus, tramway…), taxis, covoiturage, autopartage, bus pédestres ou cyclistes…
Les modes doux
Ils désignent des modes de transport actif, non motorisés comme la marche, le vélo, les rollers… Ces modes dépourvus de motorisation n’ont aucun impact sur l’environnement (aucune énergie fossile utilisée et aucune émission de polluant atmosphérique et gaz à effet de serre).
Plan de déplacement entreprise (PDE)
Le PDE est une démarche visant à aborder de manière globale et intégrée la problématique de tous les déplacements liés à une entreprise, en prenant un ensemble de mesures concrètes pour rationaliser les déplacements quotidiens des usagers du site d’emploi ou d’activités et développer des modes de déplacement plus respectueux de l’environnement. Le PDE s’intéresse aux déplacements des salariés et des autres usagers du site (clients, visiteurs, livreurs, stagiaires).
Transport
Désigne généralement soit un secteur (l’ensemble des professions de transporteurs, chauffeurs, constructeurs de véhicule, ingénieur en trafic…) soit un système. On parle de système de transport pour décrire toutes les composantes d’un territoire/d’une organisation qui permettent aux usagers et marchandises de se déplacer ou « d’être transporté ».
Les transports en commun
Le transport collectif ou transport en commun désigne un mode permettant de transporter plusieurs personnes (train, bus, métro, tramway). L’accès au service nécessite un titre de transport ou un abonnement (en général payant).